Optimiser les pratiques au jardin

Entretien des aménagements paysagers
et du potager

Le paillage consiste à épandre sur le sol nu une couche de matière organique naturelle. Le paillis prévient l’évaporation et le ruissellement, rehausse l’humidité du sol, tempère le sol et protège de l’érosion. Peu importe le type de paillis choisi (l’écorce de pin, de thuya [cèdre], les copeaux de bois et le bois raméal fragmenté [BRF], etc.), il doit permettre la pénétration lente de l’eau dans le sol. Il est important d’appliquer le paillis sur un sol déjà humide, ce qui facilitera le passage de l’eau vers les racines des plantes. 

 

Il permet également de diminuer les besoins en arrosage, tempère le sol, prévient la germination des « mauvaises herbes », protège les végétaux des écarts de température et contrôle la compaction du sol qui limite l’absorption de l’eau lors des arrosages ou de précipitations (pluie, neige, etc.). De même, un paillis de couleur claire est à privilégier considérant qu’il attirera moins les rayons du soleil. Autour des arbres et arbustes, on peut appliquer de 10 à 15 cm d’un paillis à décomposition lente en veillant à dégager le tronc au niveau du collet pour éviter les risques de pourriture. Pour les vivaces, les annuelles et le potager, on peut appliquer de 7 à 10 cm de paillis.

 

Bon à savoir !

Dans la mesure du possible, il ne faut jamais laisser un sol à nu, y compris dans les cultures en contenant.

Le paillis est pour cela un atout pour le jardinier !

Un vieux dicton dit : « un binage vaut deux arrosages ». C’est tout à fait vrai ! Avec la pluie et le vent, une croûte se forme sur le dessus du sol. Le fait de biner ou de sarcler brise cette croûte, ce qui permet ainsi de faire remonter l’eau contenue dans les zones plus profondes du sol et de la rendre disponible pour les plantes. Le binage permet aussi une meilleure pénétration de l’eau dans le sol lors des arrosages ou des précipitations. Toutefois, si on opte pour du paillis, le binage n’est pas requis.

Il existe dorénavant des réservoirs souterrains permettant l’accumulation et l’entreposage de l’eau de pluie. Leur installation se fait par des professionnels, mais ils restent simples et faciles à utiliser. En plus de limiter les effets de ruissellement de l’eau sur votre terrain, ceux-ci vous assurent une réserve d’eau supplémentaire importante. Il existe différentes grosseurs de réservoir selon vos besoins et comme ceux-ci sont enfouis, ils ne sont pas encombrants. Consultez des professionnels pour connaître les modèles offerts et leurs avantages, mais renseignez-vous tout d’abord auprès de votre municipalité pour connaître la réglementation en vigueur. Certaines villes offrent même des subventions.

 

Bon à savoir !

Vous pourriez être admissible à une subvention pour installer un réservoir souterrain de récupération d’eau de pluie chez vous. Renseignez-vous auprès de votre municipalité !

Entretien de la pelouse

Afin d’avoir une pelouse plus résistante à la sécheresse et à la canicule, adoptez de bonnes pratiques d’entretien, telles que le déchaumage, l’aération, le terreautage, la tonte haute et l’herbicyclage (laisser les résidus de tonte au sol). Ces méthodes s’inscrivent dans le principe d’une pelouse durable et peuvent permettre d’améliorer la qualité et l’infiltration de l’eau dans votre sol. Dans certains cas, l’herbicyclage peut être à éviter, par exemple, en présence de plantes nuisibles (ex : herbe à puce, berce du Caucase) ou de certaines plantes indésirables en graines (ex : herbe à poux) .

Au fil des années, de nombreuses particules de gazon sèchent et s’accumulent à la surface du sol (chaume). En petite quantité, ce chaume retient l’humidité du sol et est un excellent apport en matière organique. Mais, amassé en trop grande quantité, il forme une barrière qui réduit la croissance de l’herbe et empêche l’eau de bien pénétrer le sol. Une épaisseur de chaume de 1,25 cm ou plus (0,5 po) peut affaiblir votre pelouse et on peut alors penser au déchaumage. Il est recommandé de le faire à la fin de l’été ou au début de l’automne, une fois la période de sécheresse passée. Vous pouvez acheter ou louer une déchaumeuse en quincaillerie ou dans des commerces de location d’outils.

Avec le temps, le sol de la pelouse peut se compacter soit naturellement ou par l’action des humains, cette dernière étant principalement causée par le piétinement répétitif ou le passage d’équipements d’entretien. Comme le sol est plus compact et dense, le sol possède moins de pores pour laisser circuler l’eau et l’air, des composantes essentielles à la bonne croissance de la pelouse. L’eau de pluie peut également y pénètrer plus difficilement, ce qui limite le bon développement de votre pelouse. Pour remédier à cette situation, vous pouvez aérer votre pelouse idéalement tous les deux à trois ans. Cette opération consiste à extraire de petites carottes de terre à l’aide d’un aérateur mécanique. L’eau peut ainsi pénétrer dans les espaces libérés et favoriser les échanges d’air et d’eau dans votre sol. Si vous avez un sol plus argileux (qui tend à être plus compact), il peut être plus intéressant d’effectuer un terreautage à la suite de votre aération pour améliorer sa texture. En plus d’une meilleure infiltration de l’eau et de l’air, l’aération permet d’améliorer la structure de votre sol, de stimuler le développement racinaire et de favoriser l’enracinement en profondeur de votre pelouse, ce qui aidera cette dernière à être plus résistance à la sécheresse.

Le terreautage s’effectue de préférence après l’aération du sol, tôt au printemps ou à l’automne. Il s’agit simplement d’ajouter une couche de terreau de bonne qualité ou de compost à la surface de la pelouse et de l’étendre uniformément à l’aide d’un balai à feuilles. Cette méthode permet d’améliorer la qualité du sol à long terme et la densité de la pelouse, en plus de dynamiser l’activité des microorganismes du sol. Cette méthode peut s’effectuer qu’il y ait eu aération ou non sur le terrain. Pour densifier et diversifier davantage la pelouse, des semences à gazon ou d’autres couvre-sols selon votre préférence peuvent être mélangées avec le terreau ou encore être semées sur le terrain. Si les précipitations sont insuffisantes, il sera nécessaire d’arroser pour garder le terreau humide pendant la période de germination (environ 2 semaines).

La longueur et la fréquence de la tonte ont un impact direct sur la consommation d’eau d’une pelouse. Du printemps jusqu’à l’automne, la hauteur de tonte recommandée est minimalement de 8 cm (3’’) afin, entre autres, de permettre à la pelouse d’accroître son système racinaire plus en profondeur ce qui l’aidera à combler ses besoins en eau, à résister à la chaleur et aux stress hydriques.

La tonte en période de sécheresse et de canicule n’est pas recommandée puisque cela peut engendrer un stress important pour la pelouse, surtout si vous tondez trop courte. Éviter également la tonte lorsque la période est en période de dormance.

En automne, on continue à tondre jusqu’à une hauteur minimale de 8 cm (3’’) jusqu’à ce que la croissance de la pelouse cesse. On ramasse bien les feuilles d’automne et voilà la pelouse prête pour le prochain printemps.

L’herbicyclage est une pratique culturale qui consiste à laisser sur place les résidus de tonte d’une pelouse plutôt que de les ramasser, à moins que ces derniers soient trop abondants. Cette façon de faire a de nombreux avantages pour la pelouse, l’environnement, et pour vous en économie de temps. Par exemple, l’herbicyclage peut permettre d’augmenter la teneur en eau dépendamment des types de sol. En fait, les résidus permettent d’augmenter la matière organique, une composante importante permettant ainsi d’accroître la capacité de rétention et l’infiltration de l’eau dans le sol. L’herbicyclage contribue également à la fertilisation de la pelouse en lui redonnant des éléments nutritifs lors de la décomposition de celle-ci, ce qui peut aider à réduire la quantité d’engrais à appliquer. Lors de la tonte, il est recommandé de suivre la règle du tiers, c’est-à-dire de ne tondre qu’un tiers de la longueur des brins à chaque tonte afin de limiter le stress et de réduire la production de chaume.

Le feuillicyclage consiste à déchiqueter à l’aide de la tondeuse les feuilles au sol à l’automne et de les laisser sur place, sauf si la quantité est trop importante. Dès le printemps suivant, les retailles de feuilles préserveront l’humidité du sol et leur décomposition apportera de l’azote à la pelouse.

Entretien des zones inertes

Toute autre surface inerte devrait être entretenue à l’aide d’un balai ou d’une brosse, sans utiliser d’eau. Si vous utilisez de l’eau, faites-le occasionnellement et à l’aide d’une machine à pression qui réduit de 80 % l’utilisation d’eau potable. D’ailleurs, si le type d’aménagement paysager le permet et si vous choisissez des matériaux inertes, leur perméabilité devrait être un facteur important, particulièrement en périphérie des platesbandes et des arbres.

Bon à savoir !
Utilisez une machine à pression pour entretenir les zones inertes de votre terrain : cela réduira de 80 % votre consommation d’eau potable.